Désignant tous les jeunes nés entre 1997 et 2012, la génération Z consomme significativement moins d’alcool et de drogues que les générations précédentes. Cette tendance confirmée par de nombreuses études témoigne d’un nouveau mode de vie chez les adolescents et jeunes adultes.
Des chiffres éloquents
Les récentes études effectuées en France sont particulièrement révélatrices de ce phénomène. En 2022, 20% des jeunes de 17 ans déclarent n’avoir jamais testé l’alcool, tandis que la consommation dans le mois est passée de 80% en 2000 à seulement 58% en 2022. Plus impressionnant encore, l’expérimentation de l’alcool est passée de 85% en 1999 à 70% en 2024.
La baisse du tabagisme quotidien illustre également ce recul spectaculaire, passant de 25,1% en 2017 à 15,6% en 2022 chez les jeunes de 17 ans. La France est désormais l’un des pays européens où le tabagisme juvénile est le plus faible. Concernant le cannabis, la consommation a atteint son niveau le plus bas depuis des années. Une étude britannique de 2023 révèle par ailleurs que 30% des jeunes de 18 à 24 ans ont réduit leur consommation d’alcool.
Une génération plus consciente des risques
Plusieurs facteurs expliquent cette sobriété croissante. D’abord, la génération Z semble développer une conscience aiguë de sa santé mentale et physique. La santé physique constitue d’ailleurs la motivation principale pour 39% des jeunes qui réduisent leur consommation d’alcool. Confrontée à des défis économiques majeurs, cette génération privilégie le bien-être à long terme plutôt que les plaisirs immédiats potentiellement destructeurs.
La culture du self-care et du développement personnel, omniprésente sur les réseaux sociaux, a profondément influencé cette génération. Entre routines matinales optimisées, suivi de ses performances sportives et attention portée à l’alimentation, prendre soin de soi est devenu une valeur centrale. Dans cette logique, la consommation d’alcool ou de drogues apparaît comme incompatible avec l’image du jeune adulte responsable et équilibré.
L’omniprésence des réseaux sociaux joue également un rôle déterminant. Selon une étude Google, 49% des membres de la génération Z déclarent que leur image en ligne est toujours présente à l’esprit lorsqu’ils sortent et boivent. La crainte de voir des photos compromettantes circuler sur Internet agit comme un puissant frein aux excès.
Les contraintes financières constituent un autre facteur d’explication. Face à la hausse du coût de la vie et à un avenir économique incertain, beaucoup de jeunes cumulent plusieurs emplois à temps partiel pour joindre les deux bouts. Dans ce contexte, dépenser de l’argent en alcool ou substances récréatives devient un luxe difficilement justifiable.
La santé mentale au coeur des préoccupations
Néanmoins, ce tableau optimiste doit être nuancé. Si la génération Z boit moins, elle n’est pas épargnée par les problèmes de santé mentale. Les chiffres sont alarmants : 25% déclarent souffrir de détresse émotionnelle, soit près du double des générations précédentes, et un jeune français sur quatre souffrirait de dépression. Cette conscience accrue des enjeux psychologiques pourrait ainsi expliquer leur réticence envers les substances altérant l’état mental, comme une forme de protection.
La précarité économique joue un rôle déterminant : elle triple quasiment le risque de dépression, touchant 47% des jeunes en difficulté contre seulement 16% des plus favorisés. L’éco-anxiété, l’hyperconnexion et l’isolement social constituent d’autres facteurs aggravants.
Cette évolution témoigne en tout cas d’un changement profond de mentalité. Par rapport aux générations précédentes, la génération Z semble avoir intégré plus rapidement les risques associés aux comportements addictifs. Les jeunes d’aujourd’hui privilégient ainsi une approche plus réfléchie des conséquences à long terme de leurs choix.







